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Le monument aux morts


LA  PREMIERE  GUERRE  MONDIALE

 

 

Sur le Monument aux Morts de Meaux sont gravés dix-huit noms et prénoms des soldats morts pour la France. Lorsque l'on consulte les registres d'Etat-civil, on n'y trouve que treize avis de décès et encore, un soldat est-il porté deux fois.

Voici tout d'abord, la liste des soldats inscrits sur le monument:

  • 1914- Sapin Jean
  • 1915- Vallet Joseph, Troncy Gabriel, Besacier Antoine, Favrichon Louis
  • 1916- Champalle Claudius, Despierres Joseph, Muguet Claudius
  • 1917- Cinquin Antoine, Lépine Henri, Couturier Joseph,
  • 1918- Bessy Joseph, Cachard Elisé, Girin Marius, Couturier Jean-Claude, Perras Jules, Suchet Adolphe, Monfray Emile.

Maintenant, les noms retrouvés dans les avis de décès consignés par Jean-Marie Plasse, maire de Meaux, pour cette période:

  • 1915- Vallet Joseph, Sapin Jean-Marie, Besacier Antoine
  • 1916- Muguet Antoine, Champalle Claudius,
  • 1918- Couturier Jean-Claude, Perras Jules, Suchet Adolphe, Couturier Joseph,
  • 1919 -Girin Marius, Bessy Joseph, Sapin Jean,
  • 1921- Troncy Gabriel, Lépine Henri.

Soit un total de quatorze noms, celui de Sapin Jean étant porté deux fois... Dans le registre manquent donc Favrichon Louis, Despierres Joseph, Cinquin Antoine, Cachard Elisé, Monfray Emile.

 

A présent voici résumé, pour chaque soldat, les renseignements que l'on peut trouver dans les avis de décès tels qu'ils furent transcrits et les livrets militaires, en conservant l'ordre chronologique de leur rédaction.

 

SAPIN Jean-Marie
soldat à la 7ème Compagnie du 23ème Régiment d'Infanterie de Bourg, matricule 5984,                                         
né le 30 mars 1891, à Meaux, célibataire, cultivateur à Meaux,
fils de Claude-Marie Sapin et de Marie Suchet, soutien de famille en 1912,
Incorporé le 10 octobre 1912,
Mobilisé le 2 août 1914.
Tué à l'ennemi le 7 septembre 1914, au Col des Journeaux; est décédé le 8 septembre 1914, à Mandray.
L'avis de décès pour être transcrit a été transmis le 20 Octobre 1915.
Il est à noter qu'il s'agit ici du soldat dont le nom est transcrit par deux fois sur les registres de l'Etat-Civil de la commune.

 

 

VALLET  Claude Marie Joseph
soldat au 14ème Régiment de Dragons
fils de Joseph Victor Vallet et de Philomène Charbonnier
né le 26 juillet 1892 à Meaux, célibataire, maréchal-ferrant à Meaux
est décédé le 6 avril 1915 à 11 heures trois quart du matin à l'Hôpital militaire de Belfort.

 

BESACIER Antoine Marius
soldat au 6ème  Régiment d'Infanterie coloniale, matricule 3846.
fils de Maxime Benoit Julien Besacier et de Marie Pothier
né le 20 février1889, à Meaux, célibataire, boulanger à Meaux,
Incorporé le 5 octobre 1910; réformé temporaire pour faiblesse le 11 janvier 1911.

Rappelé aux Armées le 5 février 1915.
Est décédé le 26 mai 1915, suite aux blessures de guerre reçues au combat du Bois est de la Chalade.
Transcrit le 25 novembre 1915.

 

 

FAVRICHON Louis Eugène,
soldat au 10ème Régiment d'Infanterie,
né le 7 octobre 1893, à Chambost-Allières,
fils de Claudius Ferdinand Favrichon et de Jeanne Billebeau,
est décédé le 7 juillet 1915, à Bois d'Ailly (Meuse).
Jugement du Tribunal de Montceau les Mines.

 

MUGUET Antoine Claudius
soldat de 2ème Classe du 217ème Régiment d'Infanterie, 4ème Bataillon,
14ème Compagnie, matricule  1316,
né le 6 mars 1882, à Meaux, célibataire
fils de Claude Marie Muguet et d'Antoinette Chollet
est décédé le 10 novembre 1916, à Salvange, commune de Rarécourt (Meuse)  des suites des blessures reçues sur le champ de bataille,
médaillé militaire, décoré de la Croix de Guerre avec palme.
Acte transcrit le 8 janvier 1917.

 

CHAMPALLE Jean Claudius
soldat au 172ème Régiment d'Infanterie, 9ème Compagnie, matricule 1339
né le 5 août 1893 à Meaux, célibataire,
fils de Jean Félix Champalle et de Marie Céline Roche.
Incorporé le 26 novembre 1913 au 172ème Régiment d'Infanterie, à Remiremont.
Tué à l'ennemi le 1eravril 1916 (blessure par balle), à Cuperly ( Montfrenet, Marne).
Transcrit en Mairie de Meaux le 11 avril 1918.

 

COUTURIER  Jean-Claude
soldat au 452ème Régiment d'Artillerie lourde
né le 9 septembre 1884 à Saint-Cyr le Châtoux
fils de Claudius Couturier et de Catherine Vapillon
époux de Marie Augustine Lacombe, père de deux enfants,
est décédé à Meaux au domicile paternel, lieu de Gondras, au cours d'une permission de détente, le 6 octobre 1918.

 

PERRAS  Benoit Jules
soldat de 2ème Classe au 134ème Régiment d'Infanterie matricule 12750,
né le 7 novembre 1896, à Meaux,
fils de Jules Perras et Marie Françoise Lagoutte,
célibataire, cultivateur perruquier à Meaux.
Incorporé le 8 avril 1915 au 61ème Régiment d'Infanterie passé le 16 mai 1916 au 134ème d'Infanterie puis dans la réserve de l'Armée active le 10 avril 1918.
Cité à l'Ordre du Régiment le 4 septembre 1917: " a repoussé à coups de grenade un détachement qui s'avançait ".
Le lendemain, il est blessé, à Beauséjour.
Croix de guerre, étoile de bronze.
Tué à l'ennemi, à Aisonville Bernoulle ou à Roupy (Aisne), le 15 octobre 1918: "mort en montant à l'assaut d'une position...".
Médaille militaire à titre posthume. Croix de guerre avec étoile de vermeil.
Transcrit le 16 septembre 1919.

 

SUCHET  Joseph Adolphe
soldat de 2ème Classe au 260ème Régiment d'Infanterie, Compagnie hors rang matricule 977
né le 15 avril 1883, à Meaux, célibataire
fils de Casimir Suchet et Marie Sonnery
est décédé à l'Ambulance 13/21 à Korytza (Albanie),
le 27 octobre 1918 à 6 h 30, des suites de maladie contractée en service.
Transmis à Meaux le 31 décembre 1919.

 

GIRIN Marius Jean Marie
soldat au 62ème Bataillon de Chasseurs
né le 25 novembre 1895, à Meaux, célibataire
fils de Claudius Philibert Girin et de Marie Antoinette Lathuillère.
Incorporé le 15décembre 1914 au 22ème Bataillon de Chasseurs à pied. Il est chasseur de 1ère classe, le 5 juin 1916.
Blessé le 7 avril 1916, d'un coup de hache.
Cité à l'Ordre du Bataillon : "brillante attitude au feu, le 5 décembre 1916".
Placé dans la réserve le 15 décembre 1917.
Disparu le 2 ou le 3 octobre 1918, à Morecourt (Aisne).
Son corps est transféré au cimetière militaire St Martin, à St Quentin, le18 mars 1920.
Son décès est fixé au 20 octobre par Jugement transcrit le 6 avril 1920.

 

Note: Dès la fin du conflit, il s'avéra que certains soldats dont les familles étaient sans nouvelles ne reviendraient, hélas jamais. Les soldats qui blessés ou non avaient été faits prisonniers par les Allemands étaient rentrés au pays. Pour de multiples raisons: mariage, héritage, il fallait prendre la décision conduisant à officialiser le décès de celui que sa famille: épouse, enfants, frères ou soeurs, parents, devaient se résoudre à ne jamais revoir. Lorsqu'un soldat est déclaré "décédé constant", ses enfants éventuels  seront déclarés " Adoptés par la Nation" et donc dans une certaine mesure pris en charge par l'Etat. C'est ainsi que dans chaque département, un ou plusieurs tribunaux eurent pour mission de statuer sur chaque cas individuel en examinant le dossier dressé par les autorités militaires. Ces deux organismes se sont trouvés devant une tâche considérable en regard du nombre de morts. C'est pour ces raisons que les jugements ont été rendus jusqu'au début des années vingt.

 

Marius Girin est le premier soldat dont le décès est qualifié de "décédé constant".
Voici l'intégralité du document recopié dans les Registres d'Etat-civil de la commune.

Extrait des Minutes et registres du Greffe du Tribunal civil de première instance séant à Villefranche sur Saône, département du Rhône.
D'un jugement rendu par ce tribunal à la requête de Monsieur le Procureur de la République.
Il a été extrait littéralement ce qui suit: Jugement. Le Tribunal après en avoir délibéré, Oui, Monsieur Vernet Juge Commissaire en son rapport, Monsieur Perrot, Procureur de la République en ses conclusions
Vu la requête ci-dessous:
Déclare constant le décès de Girin Marius Jean Marie,
né le 25 novembre1895, à Meaux
de Claudius Philibert Girin rt de Marie Antoinette Lathuillère,
célibataire, cultivateur à Meaux
et soldat au 62ème Bataillon de Chasseurs,
décédé à Morcourt (Aisne) le 2 octobre 1918.
Mort pour la France!
Dit que le présent jugement tiendra lieu d'acte de décès au susnommé, qu'il sera transcrit sur les registres de l'année courante de la Mairie de Meaux (Rhône) et que mention sera faite sur les registres de ladite mairie, aux tables de l'année du décès.
Le tout sans frais dans l'intérêt de l'ordre public.
Ainsi fait et prononcé à l'audience publique du Tribunal civil de Villefranche sur Saône, le 23 mars 1920.
Messieurs Vachot, Président, Vernet et Gessen juges en présence de Monsieur Perrot, Procureur de la République, assistés de Monsieur J. Michon, commis Greffier.
Signé Vuchot Président, Signé Michon, Commis Greffier.
Visé pour timbre et enregistré grattis à Villefranche sur Saône, le 25 mars 1920.
Folio trente -neuf. Case six. Signé Auboyet.
Pour expédition, délivré à Monsieur le Procureur de la République. Signé illisible.
Le Jugement ci-dessus a été transcrit le six avril 1920 par Nous, Plasse Jean Marie, Maire de Meaux.

 

BESSY  Joseph Marie Jean
soldat au 321ème Régiment d'Infanterie
né le 26 mai 1893 à Saint Just d'Avray, célibataire, cultivateur,
fils de Jean Bessy et Benoîte Bodet
est décédé le 29 mars 1918 à Rozaivillers (Somme),
décès déclaré constant par le Tribunal d'Instance de Villefranche sur Saône.

 

TRONCY Raphaël Gabriel Joseph
soldat au 4 2ème Régiment d'Infanterie
né le 18 mars 1880 à Thel, célibataire, cultivateur à Meaux,
fils de Benoît Troncy et de Claudine Marie Philomène Déal,
décédé le 19 avril 1915,
au camp de prisonniers de guerre de Niederzwehren (Allemagne).
Décès déclaré constant le 11 février 1921.

 

LEPINE Louis Henri
soldat au 17ème Régiment d'Infanterie
né le 30 avril 1897 à Lyon IIème, célibataire, pâtissier confiseur,
fils de Jules Lépine et d'Amandine Julienne Besacier, domiciliés à Meaux.
Incorporé le 7 janvier 1916, au 133ème Régiment d'Infanterie, passé au 23ème d'Infanterie le 19 juillet 1916 puis au 17ème, le 15 février 1917.
Blessé le 12 juillet 1917, à Condé sur Aisne (Aisne), décédé le lendemain, à l'Ambulance 237, secteur 162, à Soissons (Aisne).
Décès déclaré constant le 21 octobre 1921.
Transcrit le 24, du mois courant.

 

COUTURIER Joseph Laurent
soldat de 2ème Classe,15ème Section d'Infirmiers Militaires,
Ambulance Alpine 14, matricule 1049
né le 27 décembre 1888, à Meaux, célibataire
fils de Claudius Couturier et de Catherine Vapillon
décédé à Korytza (Albanie)
à l'Ambulance 13/21, le 8 août 1917, à 14 heures, des suites de maladie contractée en service.
Décès constaté par Roger Astruc, officier d'administration de 2ème Classe, gestionnaire de l'Ambulance 13/21 et de Ducoeurjoly Henri, caporal âgé de 35 ans et Raffault Emile Désiré, soldat de 2ème Classe, âgé de 33 ans, tous deux infirmiers à l'Ambulance 13/21. Paris, le 1 août 1918.
Acte transmis le 4 août 1918.

 

 

Sur cette carte postale ancienne, on remarquera que la partie supérieure du monument est plus longue qu'aujourd'hui. En effet, à la fin du siècle dernier, au cours d'une opération de restauration, elle fût amputée de presque un mètre: ainsi la médaille et une partie de la palme durent être sacrifiées car la pierre était en trop mauvais état. D'autre part, on pourra noter que c'est un monument en tous points identiques qui se trouve érigé dans la commune de Cublize.

 

Quelles remarques peut-on faire à propos de ce conflit qui détruisit tant de vies et endeuilla tant de familles à Meaux comme dans toute la France? Tout d'abord, mais peut-on dire heureusement, la mort faucha en majorité des hommes célibataires, un seul étant marié.
Ensuite, parmi nos soldats faits prisonniers par les allemands, l'un  mourut en captivité, d'autres revinrent gravement blessés: c'est le cas de Marius Forest.
Deux, par contre moururent loin de leur pays, en Albanie et dans la même localité. Funeste hasard.
Autre dramatique remarque: dans ce conflit, la famille Couturier de Gondras perdit deux de ses enfants.
Enfin et curieusement, un soldat s'en vint mourir à Meaux, au cours d'une permission.
En ce qui concerne les soldats dont les noms manquent sur le registre de l'Etat-civil, on ne peut que se perdre en conjectures. S'agit-il d'une omission ou d'une erreur de l'administration militaire ou locale liée à la confusion qui existait alors entre Meaux (Rhône) et Meaux( Marne)? Nous le saurons peut-être un jour.

 

      On aperçoit, tout à gauche, le monument aux Combattants, nouvellement érigé.

 


Eléments concernant quatre soldats dont le décès ne figure pas à l'Etat-Civil.

Antoine CINQUIN
soldat de 2ème  Classe, à la  3ème Compagnie du 358ème régiment d'Infanterie décoré de la Croix de guerre, matricule11881
né le 13 mars 1881 à Meaux, exerçant la profession de cantonnier.
fils de Julien CINQUIN, charron au Bourg de Meaux
et de Justine LONGERE, ménagère.
Marié le 18 février 1907, à Saint-Cyr le Châtoux avec Marie Clémentine Victorine DESCROIX,
est décédé aux tranchées du sous-secteur Pommiers, région de Vienne le Château (Marne) le 31 mai 1917 à cinq heures du soir par suite de blessures de guerre.
Acte dressé à Dampierre au Temple (Marne) par Aimé Didier, lieutenant, officier de l'Etat-civil, sur la déclaration de Bastien Louis, 29 ans, cultivateur à Jeuxey (Vosges) et de Mortal Louis, 27 ans, voiturier à Golbey (Vosges)
et transcrit sur le registre d'Etat-civil de Saint-Cyr le Châtoux, le 9 juin 1917.

Son fils Jean-Marie naît le 10 janvier 1913. Il se retrouve donc orphelin à l'âge de quatre ans.
Il sera déclaré "Adopté par la Nation" par jugement prononcé par le Tribunal Civil de Villefranche sur Saône le 22 janvier 1919.

 

Emile Joseph DESPIERRES
né le 21 septembre 1897
fils de Jean-François DESPIERRES, âgé de 47 ans, cultivateur, lieu-dit La Marche et de Claudine-Marie Depaix, ménagère, âgée de trente-sept ans.
Incorporé le 12 novembre 1914 au 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins comme engagé volontaire à la Mairie du 5ème, à Lyon.
Caporal le 10 septembre 1915,
Cité à l'Ordre de la Brigade n° 89, le 1re septembre 1916.
Sergent le 2 septembre 1916.
Blessé le 17 septembre, près de Maurepas (Somme), il décède des suites de ses blessures, le19 septembre 1916.
Croix de guerre.

 

Elisé CACHARD
né le 3 avril 1886 à Mazet St Voy canton de Tence ( Haute-Loire)
Fils de Pierre Louis Cachard, âgé de 44 ans, cultivateur et de Emilie Sophie Mathieu, âgée de 31 ans.
Au Conseil de révision de 1907, il est exempté pour infantilisme mais il est déclaré "Bon" le11 décembre 1914 et versé dans les services auxiliaires.
Incorporé à la 13ème section d'Infirmiers le 2 mars 1915, il passe au 92ème Régiment d'Infanterie, le 25 juin 1915.
Il est classé service armé par le Conseil supérieur de Réforme de Clermont-Ferrand en date du 19 juillet 1915.
Le 5 janvier 1916, il passe au 413ème d'Infanterie; il est nommé caporal le 8 septembre 1916 puis caporal fourrier le 5 juin 1917.
Disparu au combat de Loere, en Belgique, son décès est fixé au 25 avril 1918 par jugement rendu le 14 février 1922, par le Tribunal d'Instance d'Yssingeaux.

 

Emile MONFRAY
né le 5 juin 1889
à Saint-Cyr le Châtoux mais résidant à Meaux, cultivateur
fils de Elie Marie Monfray et de Marie Célestine Chigner
disparu aux combats de la Fontenelle des 22 et 28 juin 1915,
fait prisonnier le 22 juin 1915,
interné à Ingolstadt,
décédé le 28 décembre 1918, à Tichstadt.
Note officielle du 29 janvier 1919 BRF122155
Ici, c'est le cas inverse qui se produit: né à St Cyr le Châtoux et âgé de 25 ans en 1914, il était sans doute venu se marier ou travailler à Meaux.

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